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— Ma chérie, vous me voyez près de vous et c’est pour toujours… Et nous aurions été heureux bien plus tôt si vous m’aviez écouté…

Confuse, elle baissa le front.

— Vous n’avez donc pas songé à mon désespoir ?

Robert parlait comme Bertranne Fodeur.

Elle répondit :

— Plus tard, vous connaîtrez les raisons qui m’ont fait agir… Sachez seulement que ma douleur égalait la vôtre…

L’entretien ne tarit plus. Ce fut l’éternel murmure de la source d’amour.

— Christiane, nous nous marierons le plus vite possible, n’est-ce pas ? Dans trois semaines…

Elle sursauta, et souriante, elle répondit :

— N’est-ce pas un peu rapide ?

— Oh ! Christiane, depuis tant de temps que nous sommes fiancés !

Le lendemain, elle se rendit à une réunion d’œuvre, où Mme Fodeur l’avait priée de se trouver. En y allant elle réfléchirait à la soudaineté des événements qui la transformaient. depuis la veille. Elle plaçait maintenant, au premier plan, l’amour partagé et toutes les autres choses lui semblaient inconsistantes.