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Ses bons amis Lavique et Bertranne lui suffisaient.

Novembre, décembre et janvier glissèrent avec des accès de désespoir et des reprises d’énergie.

Mais insensiblement, Christiane réfléchissait davantage au mariage, parce qu’elle s’avouait désemparée dans sa solitude. Cependant elle se condamnait pour le nouveau sentiment qui naissait en elle : une libération provenant de la mort de sa mère.

Sa volonté de célibat s’étayait sur la frivolité et l’inconséquence de Mme Gendel. Celle-ci disparue, la cause s’effaçait.

Cependant, il n’existait qu’un homme lui plaisant : Robert Bartale, et le silence se faisait autour de lui.

Les Lavique gardaient une réserve un peu rancunière et évitaient le sujet au mariage.

La jeune fille, malgré ses pensées nouvelles, ne négligeait pas ses œuvres. Elle y puisait même une atténuation à sa douleur et elle assistait avec ponctualité aux réunions où elle rencontrait Mme Fodeur. La veuve se rapprochait d’elle de nouveau, sans presque le savoir, comme le fer se rapproche de l’aimant, tellement la puissance de l’argent la fascinait. Elle lui signalait de nombreuses misères et se montrait infatigable pour l’accompagner.

Un despotisme émanait de Mme Fodeur et la jeune fille ne pouvait s’y soustraire.

L’austérité croissante de la mère