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— Bob s’est perdu seul… S’il m’avait tenu la main, cela ne serait pas arrivé… Mais, voilà, les garçons se trouvent toujours trop grands pour donner la main à leur sœur…

Sur ces paroles vengeresses, Suzette s’abîma dans l’admiration des coquillages.

Comme le magasin était vide de clients dans ce milieu d’après-midi, on s’occupait de la fillette. Chacun connaissait l’histoire de l’enfant perdu, et les employés regardaient Suzette avec un mélange de pitié et d’amusement, parce qu’elle ne semblait pas timide.

On lui assurait que son frère se retrouverait et chaque commis racontait un épisode semblable touchant sa petite enfance.

Suzette les écoutait et se confirmait dans l’assurance qui ne l’avait jamais quittée.

À la caisse, près de la caissière, il y avait une petite fille de huit ans qui regardait aussi Suzette avec intérêt. L’histoire de Bob semblait la captiver et elle redoublait d’attention chaque fois que la fillette donnait un autre détail.

Tout à coup, elle sembla se réveiller et elle s’écria :

— Mais je l’ai vu, ce matin, le petit garçon !

— Où cela ?

— Il était là…

Elle désignait un comptoir :

— Il s’amusait avec un crabe…