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été une grosse faute. Mais qui aurait pu supposer que ce nigaud de Bob se sauverait sans prévenir ? Il n’avait pas de projets, si ce n’était celui de faire un tour en avion. Mais, à coup sûr, il n’avait pu le réaliser. Son papa lui avait dit que cela coûtait cher et il n’avait que cinq francs dans sa poche.

La grande erreur de Suzette était d’avoir cru son frère moins indépendant. Si elle avait pu deviner ce qu’il voulait faire, elle ne se serait pas absorbée dans la contemplation des poissons rouges. Assurément, quand Suzette était prise par ses propres affaires, elle oubliait ce qui se passait près d’elle. On pouvait lui parler, mais c’était une peine perdue. Il était possible que Bob lui eût dit quelque chose, mais, sincèrement, elle ne s’en souvenait plus. Voyant qu’elle était seule, un commis crut qu’elle était une acheteuse et lui demanda ce qu’elle désirait.

Elle répondit qu’elle ne voulait pas de poisson.

— Je veux simplement, ajouta-t-elle, regarder la langouste devant laquelle mon petit frère est resté longtemps ce matin, avant de se perdre…

— Ah ! vous êtes la petite demoiselle qui n’a pas surveillé son petit frère…

Suzette n’acceptait pas cette responsabilité et elle répondit prestement :