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cette algarade et elle reprit plus doucement :

— Un garde m’a prévenue que vous aviez emmené mon petit garçon parce que vous aviez perdu votre frère…

— C’est vrai…

— Mais il ne connaissait pas votre adresse…

— Tiens, papa serait-il donc étourdi, aussi ?

— C’était le garde de ce coin-ci qui l’avait et je venais la demander, quand je vous ai aperçue avec Jeannot.

La maman embrassa de nouveau son fils, et s’adressant aux personnes qui faisaient cercle autour d’elle :

— Ah ! quelle émotion, mesdames !… Mon fils aîné est rentré à trois heures, tout en pleurs, pour me raconter qu’il n’avait plus retrouvé son petit frère…

— C’est comme moi, murmura Suzette, mais je suis plus brave que ce garçon, je n’ai pas pleuré du tout…

La mère poursuivit sans prêter attention à cette interruption :

— J’ai bondi dans la rue… nous l’avons cherché partout… Mon aîné ne se consolait pas… Je suis revenue ici où je retrouve mon Jeannot…

— Vous avez de la chance, déclara Suzette, nous n’avons pas encore Bob…

La maman de Jeannot, serrant la main de son enfant, afin qu’il ne s’échappât plus, s’api-