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désir d’être bruyante. Elle resta silencieuse en regardant Jeannot Elle semblait réfléchir et, soudain, elle déclara :

— Écoute, Jeannot… je crois que cette situation ne peut pas durer… Il faut que je te reconduise… Papa n’a pas su trouver la place où tu étais tout à l’heure, sans quoi il t’y aurait laissé… Viens…

— Il faut partir ?

— Oui, mais tais-toi… Il ne faut rien dire à Sidonie… Il vaut mieux que nous partions sans qu’on le sache… Ici, on n’est pas libre, bien qu’aujourd’hui, ce soit une fameuse journée pour la liberté. Maman est sortie, ainsi que papa… Ils vont revenir vite pour savoir si Bob est rentré… Nous, nous allons partir…

— Je ne veux pas… il y a beaucoup de joujoux… puis, je suis Bob.

— Non, tu n’es pas Bob, posa sévèrement Suzette. C’est fini… Personne ne veut de toi et tu es Jeannot.

— Je suis un petit frère ! cria Jeannot désespéré, se figurant que tous les joujoux allaient lui être enlevés.

— Non, tu n’es plus le petit frère non plus… Mais ne pleure pas… Nous allons emporter le mouton avec l’ours… Ce sera pour toi… Nous allons chercher ta maman… Tu l’aimes bien, ta maman ?