Page:Fiel - L'étonnante journée, 1932.djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celle-là pourrait nous raconter ce que Bob est devenu…

— Vous ne devriez pas parler aussi sottement devant un pareil malheur…

— Mais, enfin, Bob se retrouvera, s’écria Suzette, impatientée… Il n’y a qu’une heure qu’il est perdu ; il est grand, il a cinq ans, il connaît son adresse, il parle très bien. S’il était écrasé on nous aurait déjà prévenus.

Justine s’écria :

— Je vous dis que cette petite a un navet à la place du cœur.

—- Il n’y a pas de bon sens de raisonner pareillement quand on a perdu son petit frère, clama Sidonie, rouge d’indignation.

— Tenez, vous m’exaspérez, prononça Suzette, vous feriez mieux de vous occuper du déjeuner plutôt que de pleurnicher… Papa va revenir, il aura faim et le couvert ne sera même pas mis…

Ces paroles électrisèrent les deux domestiques. Elles essuyèrent leurs yeux et bondirent à leurs occupations respectives.

Suzette alla dans sa chambre où elle essaya de se distraire. Puis la porte d’entrée claqua. La fillette se précipita. C’était sa maman et elle était seule.

Elle questionna, haletante :

— Est-ce que Bob est là ?