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Et Suzette, appliquée, bout de langue dehors, crayon en main, écrivit :

« Je suis perdue comme Bob et cette fois ce n’est pas de ma faute, mais celle de mes parents qui ne m’aiment plus. J’espère que vous me retrouverez bientôt et que vous m’embrasserez quand vous me reverrez, et surtout que vous me direz aussi que je suis bonne, belle et gentille. »

Là-dessus, Suzette s’enferma dans une penderie afin de se dissimuler le mieux possible, après avoir caché son chapeau et ses gants, puis elle attendit.

On appela : Suzette ! Mais la fillette se garda de répondre.

Elle entendit son papa qui disait :

— Mais où est-elle donc ?

Madame Lassonat, très occupée avec Bob, répondit gaîment :

— Elle n’est pas loin, sans doute !

Justine cria :

— Le dîner est prêt, mam’zelle Suzette !… Venez vite vous mettre à table

Sidonie clama :

— Il y a de la crème !… il y a de la crème !… C’était un mensonge et Suzette savait qu’il n’y en avait pas.

Cependant, comme elle restait silencieuse