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— Non… non…

Suzette riait, ce qui était rare, et Mme Dravil, qui la voyait toujours sérieuse, était enchantée par sa gaîté. Elle se disait qu’il avait dû arriver quelque chose d’heureux dans la famille de son amie.

Les deux fillettes s’amusaient à ce jeu et Mme Dravil l’animait encore par son entrain.

— Ta maman a une nouvelle robe ?

— Non… non… et puis je ne sais pas, après tout !

— Justine a renversé la crème ?

— On ne pense guère à la crème !

— Je donne ma langue au chat ! s’écria Mme Dravil.

— Et toi, Huguette ?

— Moi aussi…

— Eh bien ! Bob est perdu !… cria triomphalement Suzette en sautant.

— Quoi !… Bob est perdu ?… clama Madame Dravil, toute pâle… Perdu où ?

— C’est drôle, remarqua Suzette, quand on dit que Bob est perdu, tout le monde demande où…

Mme Dravil se mordit les lèvres. Elle avait questionné étourdiment, dans sa stupeur. Elle se reprit pour dire :

— Voyons, ma petite Suzette, raconte-moi cet événement… J’en suis toute tremblante… Suzette s’empressa de narrer les circonstances au milieu desquelles elle s’agitait depuis le