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Mme  Glace pénétra dans une maison pauvre, comme Suzette ignorait qu’il y en eût.

Elle hésitait même à suivre sa compagne et, dans l’escalier, elle la tira par la jupe pour la prévenir :

— Je crois que vous vous trompez…

— Mais non, c’est bien ici…

— Ce n’est pas possible… il n’y a pas de tapis dans l’escalier !

— Toutes les maisons n’ont pas un tapis, ma petite fille… Ceci est une maison pour des personnes qui ne sont pas riches…

— Bob est chez des pauvres ?

— Heureuses serons-nous s’il y est !

— Il faudra leur donner une aumône… Quand maman va chez les pauvres, elle leur laisse toujours quelque chose…

— Ce n’est pas le même genre de pauvres…

Suzette ne répondit pas, Mme  Glace ayant sonné.

Une femme vint ouvrir.

— Je suis la femme du patron de votre mari… Vous me reconnaissez ?

— Oh ! oui, Madame, entrez… C’est votre petite fille ?

— Non, pas encore, répliqua vivement Suzette, la semaine prochaine seulement…

La femme du livreur leva des yeux étonnés