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sac n’est pas sali ! » Quant à sa robe, pleine de boue, elle ne lui prêta nulle attention.

Le trajet ne fut pas long. L’employé pénétra chez le glacier, et là, s’informa des livreurs qui étaient venus le matin à la poissonnerie.

On ne savait rien de celui qui avait livré ce jour-là, attendu qu’il n’était pas rentré. Il était retourné chez lui directement, après avoir remisé sa voiture dans un garage près duquel il habitait.

Suzette était fort déçue et ne put s’empêcher de l’exprimer :

— On a vraiment beaucoup de mal. Ce n’est pas encourageant… Je trouve que Bob est plus sot que le petit Poucet… Il aurait pu nous laisser une piste…

Le patron rit de tout son cœur, mais Suzette trouva sa gaîté désobligeante.

Elle lui dit :

— Je vous assure, monsieur Glace, que vous ne ririez pas, si vous pouviez voir maman... Elle est dans un état qui ferait pleurer des pierres…

« M. Glace » redevint sérieux, bien qu’il eût bien envie de rire encore, de la façon rapide dont Suzette lui avait octroyé un nom.

— Je comprends votre peine, mademoiselle, mais vous avez une manière si amusante de parler de ce petit frère, qu’on ne peut pas admettre que les circonstances soient dramatiques…