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marthe fiel

et que, de plus, il faudrait être accompagné du directeur.

— Nous sommes jeunes, riposta Paul, et nous avons tout le temps de visiter une usine de tissage. J’ai déjà vu d’ailleurs des métiers à tisser et le jeu de la navette est fort intéressant…

— J’ai vu cela aussi chez un tisserand, un bon vieux paysan lorrain qui passait ses hivers à tisser le chanvre qu’il récoltait. Sa femme le lui filait à l’aide d’un rouet archaïque. C’était un vrai tableau. La paysanne portait un bonnet blanc. Son nez était crochu et rejoignait presque son menton, tandis que le vieux serrait les lèvres comme si elles devaient retenir la navette qu’il lançait… Mais son mouve­ment était si précis, par l’habitude, qu’il n’y avait aucune crainte à avoir…

— Tout de même, les machines donnent encore plus de précision !

— Possible, mais que de simplicité en moins… et…

À ce moment le klaxon d’une auto vibra dans l’air et Paul s’écria :

— Voici papa !

M. de Parul entra dans la propriété, et il descendit de voiture, accueilli par son fils et Nil.

— C’est grand, chez vous !

— Nous sommes chez les voisins… Chez nous est à côté… je vous y conduis…

— Très bien… Vous êtes-vous amusés tous les deux ?

— Avec Nil on ne joue pas, on s’instruit, s’écria Paul. Ce que j’ai pu apprendre de choses dans mon après-midi ! ce garçon est un phénomène…