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l’élève bompel

— Tu remarqueras ces tilleuls magnifiques… jamais je n’en avais vu d’une envolée aussi grande…

— Moi non plus ! ce doit être joliment difficile d’en cueillir les fleurs… Ordinairement, on les coupe de façon qu’ils soient accessibles.

— Il faut croire qu’ici, ce n’est pas la mode… les platanes, eux, ont le droit de grandir, aussi ne s’en privent-ils pas… Ce verger que tu vois a toutes sortes d’arbres fruitiers, abricots dont tu as mangé à goûter, pêches, coings, pommes, poires, tout se mêle pour la plus grande gourmandise des dix Ladoume… Là-bas, nous avons un tennis où on attrape chaud.

— Tu es fort en tennis ?

— Je n’y joue jamais… je n’aime pas me donner du mouvement… Tu sais qu’aux récréations, j’avais beaucoup de peine à me joindre à vous.

— Oui, tu prétendais toujours un problème à finir.

— C’était souvent vrai… Ici, je me suis laissé aller à jouer à la cachette, jeu idiot, et j’ai failli y laisser ma vie bêtement…

Nil raconta son aventure et termina :

— Je n’ai dû d’être sauvé qu’à la circonstance providentielle que je viens de te citer.

— Tu as été bien protégé !

— Aussi ai-je crié : Merci, mon Dieu !

Poursuivant leur incursion, Nil dit :

— Ce joli bassin, entouré de sa couronne de roses, est un grand passe-temps. On s’y baigne et on y lance des bateaux, au grand effroi des poissons rouges… C’est très amusant d’y voir barboter les uns et les autres… En été, cela les rafraîchit, paraît-il.

— Je devine que tu n’es pas de ces parties.