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marthe fiel

— Tu comprends, si j’étais sûr que tu ne conserves pas l’habitude de rire quand je commence à parler, ou à réciter une leçon, je serais heureux de t’avoir près de moi…

— Oui, mon fils, répliqua Paul, mais ne te fais pas de souci… Je préfère flâner durant mes vacances. À part cela, tu t’amuses dans ce patelin ? Cela me paraît un peu chiche de distractions…

— Nous voisinons avec une famille où il y a sept garçons…

— Où sont-ils ? on peut les voir ? c’est une aubaine !

— Aujourd’hui, ils sont partis en bande avec Jean.

— Et tu n’en es pas ?

— Je n’aime pas les courses échevelées… Et j’ai bien fait de rester ici, puisque je te vois…

— Évidemment, cela m’aurait ennuyé de ne pas te rencontrer… Et ton professeur ? tu es content ?… il n’est pas trop ennuyeux ?

— Il est très agréable, et nous nous entendons bien.

— Tu es épatant ! Bien s’entendre avec un type qui vous fait travailler, c’est rare…

— Pourtant, tu n’es pas paresseux… tu es dans la bonne moyenne…

— Merci pour la moyenne !

— Je ne puis pas te dire que tu es dans les premiers…

— Non… tu as raison… Je travaille parce qu’il le faut, mais il y a des matières que je trouve inutiles.

— Peut-être serviront-elles un jour…

— Oh ! toi, tu es philosophe, puis tout te sert !… Et en ce moment, où est-il, ton précepteur ?