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marthe fiel

Nil trouvait qu’il avait bien joué et il s’en retourna tout joyeux.

L’entretien qu’il eut avec ses parents fut dirigé selon son originalité.

— Papa et maman, vous ne serez pas étonnés de ne pas voir mon nom au palmarès, le jour de la distribution des prix. D’abord, il n’y a plus beaucoup de prix et j’avoue aussi n’en avoir pas mérité. Cependant, ce n’est pas tout à fait de ma faute, je suis un grand incompris, parce que mes camarades ne me laissent jamais réciter mes leçons, et se croient toujours obligés de rire.

— Vraiment, tu dois les y aider ! s’écria sa mère.

Elle se voyait, sans couronnes au bras, avec un fils non chargé de prix. Heureusement, il y aurait ceux de Jean.

Nil reprit :

— Maman, je comprends ton ennui, mais patiente, jusqu’à l’année prochaine, où non seulement j’aurai « fleurs et couronnes »…

— Oh ! Nil, tais-toi !

— Que tu es sensible, maman !… mais que j’aurai eu le plaisir de sauter une classe.

— Comment cela ? demanda M. Bompel intrigué, tu ne vas pas devenir un as subitement ?

— J’ai un moyen.

Nil exposa tranquillement son projet, en ajoutant que M. le Directeur était pleinement de son avis.

— Comment ! tu as déjà arrangé ton affaire avec le Directeur ?

— Oui… parce que s’il n’avait pas été consentant, cela aurait été inutile de te déranger. Ainsi, les voies