Page:Fiel - L'élève Bompel, 1947.pdf/67

Cette page a été validée par deux contributeurs.
65
l’élève bompel

— Oui…

— Et… et… tu lui as dit pour quelle raison ?

— Naturellement ! Il le fallait parce que maman n’aime pas que j’aille seul chez des camarades, et comme elle était sortie…

— Ton papa va peut-être aussi me sermonner…

Sous l’air gouailleur qu’affectait Legrise, on sentait une gêne réelle. Nil répondit :

— Papa ne se le permettrait pas… Il laisserait cette tâche à tes parents, mais crois-moi, change de manières.

— Grand prêcheur !

Nil ne riposta pas, et rejoignit son père dans le salon, où M. Legrise s’entretenait avec lui.

Mme Legrise s’écria en voyant Nil :

— Vous avez terminé votre mystérieux entretien ?

— Oui, Madame…

— Il faudra revenir…

Nil resta muet.

— Vous ne vous engagez pas ! s’étonna Mme Legrise.

— Madame, j’ai peu de temps…

— Et les jeudis… et les dimanches ?

— Pour en finir, Nil prononça avec sa franchise coutumière :

— Pour dire la vérité, Madame, nous ne nous aimons pas, Legrise et moi.

— Oh ! s’écria Mme Legrise, indignée.

À cette exclamation, les deux papas regardèrent Nil.