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l’élève bompel

— Où est-il ton paradis ?

— Pour le moment, c’est notre maison, où nous vous gâtons, ton frère et toi…

— Ah !…

Cette nouvelle méritait quelque réflexion et le petit Nil se tut pendant au moins deux minutes. Assis sur un petit tabouret, il méditait, quand il reprit l’entretien :

— Je voudrais que tu me racontes encore pourquoi les deux frères Ecob et Jasu se sont bourrés de lentilles.

— Tu veux parler d’Esaü et de Jacob ? Comme tu écorches les noms, mon pauvre mignon !… Esaü avait très faim et quand il a vu que Jacob mangeait un plat de lentilles, il a dit à son frère : « Donne-moi ton plat et je te laisserai mon droit d’aînesse »…

— Qu’est-ce que ça veut dire : droit d’aînesse ?

— Dans ce temps-là, le frère aîné, c’est-à-dire le plus âgé, avait des droits que le plus jeune ne possédait pas…

— Je ne comprends pas.

— Eh ! bien, si les parents avaient des troupeaux, c’était à l’aîné que les parents les donnaient.

— Oh ! Et si le père avait une automobile ?

— Eh ! bien, le frère aîné la prenait.

— Oh !

Nil était indigné.

Le dîner fut servi. Le père, la mère et les deux garçons prirent leurs places. On apporta le potage, puis un plat de lentilles. Or, Nil ne les aimait pas. Tendant son assiette à son frère, il dit :