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l’élève bompel

— Je ne fume pas encore.

— Ah ! oui, il te faut la permission de papa ! ce que tu peux être nigaud !

Nil lui tourna le dos en se disant que deux jours plus tard, Legrise serait loin.

Plus furieux que jamais, ne pouvant rejoindre ses camarades Ladoune, trop occupés à répondre à leurs invités, Legrise fureta dans la loge et les coulisses en quête de quelque niche à réaliser.

Étant seul, et bien que ce fût interdit, il alluma une cigarette. Il s’amusa durant quelques minutes à manier les accessoires de toilette servant à se grimer, essaya les moustaches postiches et les perruques, puis il jeta son bout de cigarette sur le sol avec in­souciance.

Il vit un escalier et il pensa que visiter le haut de ce bâtiment pouvait avoir quelque charme, et monta. Il fut dans une mansarde où quelques rayons suppor­tant des livres s’offrirent à sa vue.

Il aimait lire et, pris soudain d’un désir de solitude, il s’installa. Cette bibliothèque rudimentaire était composée d’almanachs datant de plusieurs années, mais une chose est toujours neuve, pour qui ne la connaît pas.

Legrise passa quelques minutes, absorbé par sa lec­ture. Il en fut distrait par le grand silence qui se fit soudain autour de lui.

Il comprit que tout le monde avait regagné l’habitation pour le goûter. Il ne voulut pas manquer cette heure de délices et il ouvrit précipitamment la porte pour redescendre.

Un flot de fumée le fit reculer. Il s’étonna tout d’abord.