— On m’a pris mon cochon d’Inde !
— Cela m’étonnerait que ce soit un vol, dit M. Tradal en riant. Il est entre les mains de votre frère.
— Jamais il n’y touche !
Nil alla trouver sa mère :
— Maman, sais-tu où est mon cochon d’Inde ?
— Oui, Louis me l’a demandé, et comme tu as failli le noyer, j’ai pensé qu’on lui devait cette compensation…
Nil rougit violemment sous la poussée de la colère qui montait en lui. Son camarade avait profité des circonstances pour s’approprier le petit animal…
— Je vais le reprendre, déclara-t-il résolument.
Il se rendit chez les Ladoume, ne sachant même pas qu’il effectuait ce court trajet, tellement des sentiments violents le transportaient. Il avait perdu son sang-froid, lui qui se possédait tant d’habitude. Mais vraiment, la coupe débordait !
Avant de franchir la limite du jardinet qui séparait leur habitation de celle des Ladoume, il aperçut Legrise sous un hangar. Dans ses mains, il vit le cobaye… Que lui faisait-il ?
Haletant, il courut. Quand il arriva près du tortionnaire, le cochon d’Inde n’était plus qu’un cadavre, Nil gémit :
— Qu’est-ce que tu lui as fait ?
Il était blême et tremblait de tout son corps.
— En v’là des histoires pour un animal ! Tu ne sais donc pas que ces bêtes-là servent à des expériences dans les laboratoires ? Eh ! bien, j’ai fait une expérience !