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marthe fiel

— Je ne crois pas que ce soit nécessaire, parce qu’en été il couche souvent dehors… c’est l’heure des souris…

— Bon… Je ne parlerai à M. Legrise qu’à la fin de son séjour… Je ne veux pas assombrir les quelques jours de congé de ce brave homme avec les méfaits de son fils. Il sera confondu de cette cruauté… Toi, je ne puis que te féliciter de ton silence. Cependant, si ton camarade se livrait de nouveau à quelque exploit de ce genre, il serait utile d’en éclairer ses parents et leurs hôtes. On ne peut se taire toujours sur la méchanceté d’un si détestable garnement. La justice doit avoir son tour…

Cette conversation avait commencé dans le salon de la maison, alors que Mme Bompel s’occupait, dans sa cuisine, d’un détail ménager et que M. Tradal et Jean terminaient une partie d’échecs dans la salle d’étude.

Le père et le fils revinrent dans la pièce quittée alors que Mme Bompel y rentrait en disant :

— Nous nous sommes tous dispersés… Je suis venue ici, il y a dix minutes, et je n’ai vu personne !

Puis, changeant de ton, elle s’écria :

— Que cette griffe te marque, mon pauvre Nil !… Quelle imprudence as-tu pu faire, toi si circonspect ?

— Il y a toujours des exceptions à la règle, riposta Nil.

— Je vous raconterai l’histoire de cette griffe en détail, ce soir, dit M. Bompel, cela vous intéressera.

— Vous la connaissez ? on dirait un mystère…

— Non, mais un drame.

Ils furent interrompus par l’entrée de M. Tradal et de Jean. Ce dernier s’écria :