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MARTHE FIEL

M. Legrise prit la parole et disserta sur les chats et les tigres en sa qualité d’homme qui avait étudié beaucoup de choses.

Nil fut ainsi dispensé de parler de lui.

Quand les Bompel furent de retour dans leur logis, M. Bompel se livra à un interrogatoire en règle auprès de son fils. Celui-ci, cependant résolu à se taire, ne put cacher la vérité arrachée habilement par son père.

— Comment Legrise a-t-il pu te griffer à ce point, car c’est lui, n’est-ce pas ? Il avait donc une baguette de ronces ? Il est féroce, ce garçon… je plains ses parents ! Que lui avais-tu donc fait ?

— Oh ! rien du tout, papa…

— Je crois qu’il ne t’a jamais pardonné ton intervention au sujet de la règle de votre professeur…

— C’est possible…

— Ne crois-tu pas qu’il ait manœuvré un peu fort avec sa baguette, quand le bateau d’Amédée flottait ? Est-il resté seul, alors que vous veniez nous chercher ?

Nil resta sans réponse.

— Sois plus expansif, Nil… ce n’est pas une dénonciation que de confier une hypothèse à son père… Legrise a fait sombrer le navire d’Amédée ?

— Je l’ai pensé… avoua Nil.

— Et lui… a deviné que tu le savais ?

— Oui, murmura Nil, honteux d’accuser un camarade.

— Et vous vous êtes battus à ce propos ?

— Non, protesta Nil.