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l’élève bompel

— Pauvre minet… bon minet…

Se sentant dans des bras amis, l’animal s’y blottit, détendu, en risquant un regard aux alentours.

Nil l’emmena dans sa chambre et se regarda dans un miroir. Il était balafré, depuis la tempe jusqu’au menton, et il était heureux que son œil ne fût pas atteint.

— Quel être malfaisant que ce Legrise, murmura-t-il en se tamponnant avec de l’eau oxygénée… On va me questionner sur cette griffe et que faudra-t-il inventer ? Maman va être désolée… et puis cela me brûle, cette griffure !… Puis, nous ne sommes qu’au deuxième jour de la présence de Legrise !

Quand il vint au dîner chez Mme Ladoume où tous les Bompel étaient invités, en l’honneur des Legrise, chacun s’exclama sur la balafre qu’il exhibait.

— Tu t’es battu ? lui dirent les garçons.

— Avec un chat ? suggéra l’aînée des petites filles.

— Mon pauvre enfant ! s’écria Mme Bompel effrayée, as-tu pris la précaution d’employer un antiseptique ?

— Oh ! les garçons ! dit Mme Legrise. Le vôtre est comme les autres… Sous ses airs calmes, il torture les chats, et voici ce qu’il en rapporte !

Nil ne répliqua pas, mais jeta un regard noir à cette dame si savante.

— Raconte-nous comment cela t’est arrivé, lui demanda son père.

— Cela n’a pas le moindre intérêt pour que le récit en soit fait en public… Un chat surpris dans sa sieste vous griffe, et c’est tout…

— Et c’est bien fait ! s’écria Legrise.