plus le mirage qu’elle entretenait, elle trouvait ce rapprochement peu opportun. Comment Laroste connaissait-il ce monde ? Elle ignorait que certaines relations entre hommes ne tirent pas à conséquence.
Il avait constaté le penchant de plus en plus accusé de Claudine pour le cinéma, et il avait cru, dans un moment d’aberration, que ces artistes de rencontre pourraient rendre service à la jeune fille.
Il avait connu Mase à une table de restaurant, un des jours où ce dernier, nanti de subsides, pouvait se nourrir dans un endroit convenable. Il avait donc pensé à lui, croyant qu’il aiderait Claudine.
À dire la vérité, il s’était tout de suite repenti de cette idée, parce qu’il voyait dans le cas de Claudine un manque absolu de sens pratique, concernant une carrière aussi compliquée. Il la jugeait trop jeune moralement pour supporter les épreuves de ces contacts un peu brutaux. Il éprouvait donc quelques remords à son endroit, mais il espérait qu’elle oublierait cet incident.
Il avait su par Mase que Claudine était allée le voir, bien qu’il l’eût suppliée de n’en rien faire.
Mase, naturellement, avait fait des gorges chaudes à ce sujet et narré avec complaisance la stupéfaction de Claudine devant Coralie, ahurie elle-même par cette visite.
Jacques n’avait pas ri, faisant ressortir la naïveté et l’honnêteté de Claudine qui agissait sans nulle arrière-pensée. Elle était plutôt à plaindre parce qu’elle se grisait de rêves inconsidérés.
— Il y a tant de jeunes filles qui nourrissent de semblables ambitions et qui, malheureusement, n’ont pas la force de résister au poison du cinéma, ajouta J. Laroste, rêveusement.
— Vous ne l’avez pas revue ?
— Non ; je suis allé au cinéma qu’elle fréquentait, espérant la rencontrer, mais vainement.
Mase dit philosophiquement :