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cinéma !… cinéma !…

— J’en suis sûre, parce qu’il a fait de grands com­pliments sur ta personne et tes manières de juger.

Un peu plus bas, Claudine avoua :

— Il n’y a pas longtemps que je suis dans de meil­leures dispositions.

— Tu as réfléchi, mon petit ; puis les événements sont une dure leçon.

Claudine rougit, alors que Mme Nitol essuyait une larme en pensant à son fils. Il y eut un silence entre les deux femmes, puis Claudine, chassant l’ombre que ramenait la pensée de son frère, demanda encore :

— Il me semble que c’est déjà une situation élevée que ce jeune homme exerce, et tu es certaine qu’il ne dédaignera pas l’ouvrière que je suis ?

— Il savait ce que tu étais, quand notre jeune amie t’a proposé d’être marraine. Nous n’attendons plus que ton consentement.

— Oh ! maman, est-ce que je mérite un tel avenir ?

— Ne parle pas ainsi, ma petite fille ; tout est ou­blié. La jeunesse est parfois impétueuse dans ses sentiments, mais il y a de la ressource quand l’esprit est sain.

Claudine ne répondit pas. Un moment après, sa mère lui dit :

— Voudras-tu aller toi-même, un de ces soirs, chez Mme Hervé pour donner ta réponse ?

— Je crois que ce sera mieux, car en même temps je verrai ma filleule.

Ainsi fut fait. Un jour, après son travail, Claudine alla chez Mme Hervé. Elle la trouva en compagnie de sa fille. Cette dernière avait son bébé dans ses bras et le contemplait avec amour.

— Quelle ivresse ! cria-t-elle à Claudine, d’avoir à soi un petit être semblable ! Je suis folle de ma fille !

— Il est certain que c’est un beau bébé.

— N’est-ce pas ? Je voudrais marier tout le monde, pour que chaque couple ait cette joie !