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cinéma !… cinéma !…

jamais l’épouser, s’il apprenait comment son esprit s’était fourvoyé.

On se quitta. Henri Elot s’inclina devant Claudine qui lui tendit la main. Il la serra doucement en ré­pétant qu’il avait été charmé de faire sa connaissance.

Elle repartit un peu étourdie, chargée de boîtes de dragées.

Quand Mme Nitol put s’entretenir à loisir avec sa fille de cette journée mémorable, elle lui dit :

— Comment as-tu trouvé Henri Elot ?

— Oh ! tout à fait bien !

— J’en suis bien aise, parce que les Hervé et nous, avons comploté ce rapprochement pour votre bon­heur à tous deux !

— Et je ne me doutais de rien !

— Nous avons cru comprendre que vous vous en­tendiez parfaitement.

— C’était facile, parce qu’il s’est montré fort aimable. Et tu peux me dire qui sont ses parents ?

— C’est le fils d’anciens commerçants du quartier.

Claudine ébaucha une moue. Elle imagina tout de suite une boutique où elle serait forcée de servir les clients. C’était bien loin de ses rêves ! Mais ses rêves, qu’étaient-ils devenus ? De la fumée, tout simplement.

Mme  Nitol poursuivit :

— Ses parents ayant fait fortune dans leur maga­sin se sont retirés en banlieue où ils jouissent d’une tranquillité bien gagnée. Leur fils, qui a d’autres goûts que ceux de ses parents, a choisi la carrière qui lui plaisait, puisqu’il le pouvait. Il a donc fait ses études de droit et il est entré dans le contentieux d’une grande administration.

Claudine écoutait, tout étonnée de ce qu’elle appre­nait. Un avenir coloré glissait devant son imagina­tion, mais habituée aux tableaux fictifs, elle craignait que ce fût un mirage.

— Et tu crois, murmura-t-elle, que ce jeune homme voudra de moi ?