Page:Fiel - Cinéma! Cinéma!, 1953.pdf/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.
85
cinéma !… cinéma !…

— Mais les parents n’auront plus qu’à se croiser les bras !

— Ce sera bien mon affaire ! ajouta le père, qui ne quittait pas sa fille des yeux.

M. et Mme Hervé donnèrent le signal du départ et l’on s’achemina vers l’église toute proche.

Influencée par les sentiments de responsabilité émis par Henri Elot, Claudine devenait toute sérieuse et elle répondit avec une piété inconnue aux rites du baptême.

Quand on sortit de l’église, ce fut d’un autre regard, plus profond et presque maternel que la jeune fille contempla la nouvelle chrétienne.

Après tous les détails donnés à la mère qui serrait son enfant dans ses bras, heureuse de la savoir fille de l’Église, on s’assit à table pour déjeuner.

Naturellement, Claudine fut placée à côté d’Henri Elot. Elle le remercia de nouveau pour le souvenir qu’il lui avait offert pour commémorer ce jour : il consistait en un clip clouté de strass du plus gra­cieux effet. Claudine savait apprécier l’élégance et elle fut enchantée de ce cadeau.

Son voisin lui plut par une conversation intéres­sante et par une modestie qui lui parut exagérée.

C’est ainsi qu’au sortir de ce déjeuner, elle ne sa­vait pas quelle était la situation sociale de ce jeune homme. Ce qu’elle comprenait par les paroles enten­dues, c’est qu’il réunissait les qualités d’un travailleur à celles d’un homme bien élevé.

Et elle s’étonnait, dans une aberration ridicule, qu’en dehors du cinéma, il existât des êtres simples, intelligents, sans aucune idée de cabotinage. Des êtres qui voyaient la vie avec ses déboires naturels et ses joies, puisées dans le devoir accompli.

Claudine se sentait petite et misérable. Quand elle songeait à ses folles rêveries, une honte lui venait, et elle était persuadée que ce jeune homme ne voudrait