Page:Fiel - Cinéma! Cinéma!, 1953.pdf/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
68
cinéma !… cinéma !…

Tante Logone dit tranquillement :

— Claudine, je te conduirai chez Mme Herminie pour lui dire bonjour. Tu sais que j’ai un peu travaillé pour elle, et cela me fera plaisir de la revoir.

Claudine eut un regard reconnaissant pour la vieille amie, tout en disant :

— Quelle bonne idée !

Après un petit déjeuner réconfortant et pris gaîment les deux femmes s’en allèrent. Claudine n’était pas brave à la pensée d’affronter ses compagnes d’atelier, mais elle se raidit, ayant compris qu’une faute commise comporte souvent sa blessure d’amour-propre.

Mme Herminie fut compréhensive. Elle tenait Phi­logone en grande estime, car elle l’avait employée. Elle voulut bien croire les explications qu’elle lui donna concernant l’école buissonnière de Claudine et celle-ci retrouva sa place. Il y eut quelques frottements un peu vifs avec les ouvrières, mais Mme Her­minie sut tout remettre au point. Elle était contente de retrouver Claudine qui, malgré sa jeunesse, était habile et rapide.

Ainsi la vie recommença, sensiblement la même.

Cependant, si la jeune fille paraissait s’assagir, elle ne se résignait pas. Elle avait écouté respectueuse­ment les sermons affectueux de tante Logone et elle avait essayé de se réconcilier avec la monotonie de son existence. Malgré ses efforts, le poison fermentait en elle. Le dimanche qui suivit son retour, elle n’alla pas au cinéma. Elle déambula, en compagnie de sa mère, au musée Grévin. Elle n’y trouva nul intérêt. Que lui importaient ces fantômes, alors qu’elle ne pensait qu’à la vie trépidante ?

Il lui fallait du mouvement et de la beauté.

Le soir, dans sa chambre, elle pleura, promenant son souvenir dans une salle de cinéma ou dans le joli salon doré de Laroste.

Le dimanche suivant, elle n’y put tenir et