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cinéma !… cinéma !…

jeune âge qui la laissait sous la tutelle de ses parents. Quand la jeune femme qu’on appelait familièrement Coralie eut la réponse de sa future protégée, elle cria :

— Eh ! Louis ! voici une recrue ! Viens un peu ici.

Un jeune homme se détacha du groupe où il péro­rait et s’empressa de répondre à l’appel de la jeune femme.

— Tiens, lui dit-elle, voici une bonne volonté. Tu vas t’en occuper. Je crois qu’elle te fera honneur.

Elle les laissa en riant. Claudine était un peu dé­contenancée par le laisser-aller et ce sans-gêne, mais n’avait-elle pas vécu ces manières dans certains films ? Cette Coralie était sans doute une amie d’enfance de ce jeune homme séduisant que l’on appelait Louis.

Il s’assit près d’elle et murmura :

— Ma belle enfant…

À cette appellation, Claudine se recula instinctive­ment.

— Ne soyez pas si farouche, reprit son interlocu­teur ; il faut vous accoutumer à acquérir plus de sang-froid. Ainsi vous voulez faire du théâtre ?

— C’est-à-dire que j’aime le cinéma, parce que tout m’y semble facile et agréable.

— Je vois ce que c’est ! Vous êtes séduite par le déroulement du film et vous y trouvez la vie belle. Ce que vous avez ne vous suffit plus et vous vous complaisez dans ce mirage, vous êtes malheureuse…

— Oh ! oui ! s’écria Claudine, émue par la divina­tion de son interlocuteur.

Il poursuivit :

— Comme vous êtes jolie et que vous portez la toi­lette à ravir, il sera facile de vous introduire dans le monde qui vous tente.

— Oh ! merci, Monsieur !

À ce moment, le maître de maison annonça le goû­ter qui se composait de champagne et de gâteaux choisis, que Claudine admira avant d’y toucher.

Elle avait bu peu de champagne dans sa vie, sim­-