Page:Fiel - Cinéma! Cinéma!, 1953.pdf/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.
118
cinéma !… cinéma !…

— Je n’ai qu’un mot à vous dire, chère Claudine ; je remettrai la suite à demain. J’ai été conquis par la cordialité de votre foyer, et vous m’avez semblé si sérieuse, si raisonnable, que je me permets de vous demander d’être ma femme.

— Oh ! Jacques…

— Ne soyez pas trop enthousiaste, chère Claudine, car c’est au Gabon que je vous entraînerai, loin des vôtres et de votre pays.

— Mais c’est avec vous que je m’en irai, Jacques, avec vous en qui j’ai tant de confiance !

Elle eut vers lui un joli regard, auquel il répondit par une pression de main.

Tous les deux, émus, restèrent un moment silencieux ; puis Jacques Laroste reprit :

— Ma petite Claudine, je vous laisse. Veuillez pressentir vos parents de mes intentions, car je viendrai au plus tôt leur demander votre main.

Sans autre mot, après un salut, Jacques Laroste quitta la jeune fille. Elle restait là, tout étourdie, sur le trottoir. Avait-elle bien compris ?

Jacques Laroste voulait l’épouser ?

Elle rentra chez elle, tout à fait bouleversée. Sa mère lui dit tout de suite ;

— Comme tu es pâle ! Tu n’es pas malade ?

— Non, m’man, mais je viens d’avoir une terrible émotion.

— Mon Dieu ! tu me fais peur…

Claudine, qui se remettait, eut un sourire et dit :

— Rassure-toi ! Je viens de rencontrer M. Laroste, et devine ce qu’il m’a proposé ?

— Oh ! je n’en sais rien. Tout est si compliqué, aujourd’hui !

— Eh bien ! il me propose de partir pour le Gabon avec lui, comme sa femme, naturellement !

— Est-ce possible ?

Les traits de Mme Nitol se détendirent et un sourire l’illumina. Elle reprit avec exaltation :