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cinéma !… cinéma !…

lir, parce qu’il n’était pas un étranger pour elle, et le nomma à Mme Nitol qui parut abasourdie devant la tenue et l’élégance de ce visiteur.

À peine eut-elle la présence d’esprit de lui désigner un siège, tellement il lui en imposait.

Henri Elot était bien distancé ! Oui, mais ce dernier était un fiancé, tandis que ce charmant Laroste se contentait d’être un passant aimable.

Tout de suite, la conversation s’anima parce que Laroste avait l’habitude du monde. Il n’affectait au­cune intimité avec Claudine, après avoir dit simple­ment qu’ils avaient été voisins de fauteuil pour un film banal.

Mme Nitol l’admirait.

— Je vais donc repartir, disait-il, pour un pays lointain, mais intéressant. Les affaires que l’on m’a confiées sont d’ailleurs assez absorbantes et chassent l’ennui. Je pourrai vous envoyer quelques détails sur mon existence, à condition que vous vouliez bien me répondre. Pour un expatrié, rien ne vaut une lettre de son pays. Je n’ai plus de parents, si ce n’est des cousins éloignés dont l’un s’occupe de propriétés que je possède en Seine-et-Marne.

Claudine triomphait, parce qu’elle avait vu juste : Laroste était venu dans la famille pour amorcer une correspondance, avec l’assentiment des parents.

Mme Nitol trouvait de plus en plus que ce jeune homme était charmant. Elle l’écoutait bouche bée et elle enviait sa fille qui lui donnait la réplique.

Pour son compte, elle ne pouvait placer que quel­ques monosyllabes de temps à autre.

Elle le plaignit d’être orphelin, mais dans son cœur elle plaignait aussi cette mère, morte jeune, qui ne voyait pas ce fils si parfait. Cependant, ayant la foi, elle se disait que du ciel, elle contemplait son fils en le guidant.

Peu à peu, la conversation devint presque intime, parce que J. Laroste conta quelques traits de son