Page:Fiel - Cinéma! Cinéma!, 1953.pdf/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
cinéma !… cinéma !…

— Oui, je ne crains pas de l’affirmer, je suis bon, renchérit-il avec un air de componction.

Claudine lui trouva un air si benêt qu’elle faillit éclater de rire. Elle ne sut rien répondre à cette ouverture, fermement décidée à s’en tenir à la situation actuelle.

Devant ce mutisme, Elot, qui espérait un revirement, comprit que sa cause était perdue. Il changea de tactique et médit des jeunes filles qu’il qualifia de fantasques et d’égoïstes.

Claudine, devant cette explosion, rit franchement et elle s’écria :

— Je vous conseille de rester célibataire, parce que votre femme ne serait guère appréciée par son mari !

Ce fut la dernière escarmouche. Dégrisé, Henri Elot semblait penaud.

Claudine s’en alla gaîment, et quand elle raconta cette petite scène à sa mère, celle-ci fut effondrée, parce qu’elle espérait toujours que les dames Hervé raccommoderaient les pourparlers.

— Tu n’aurais pas dû rire, murmura-t-elle rêveusement à sa fille ; les hommes sont ombrageux.

Claudine s’abstint de répondre.

Un soir, au dîner, M. Nitol annonça :

— Il y a quelques jours, un jeune homme fort agréable est venu me demander un renseignement de la part d’Henri Elot. Il est fondé de pouvoir dans un grand établissement industriel situé au Gabon, où il retournera dans quelques semaines. J’ai eu le plaisir de lui rendre le petit service qu’il sollicitait, et en revanche, il désire faire la connaissance de ma femme et de ma fille.

Claudine avait d’abord écouté ces paroles avec indifférence, puis l’intérêt s’était éveillée, et elle avait deviné qu’il s’agissait de J. Laroste.

Puis, quand elle sut qu’il voulait rendre une visite à ses parents, elle devint d’une agitation extraordinaire. Que signifiait cette attention ? Cependant, elle