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cinéma !… cinéma !…

et elle trouvait Jacques Laroste plein de tact et de gentillesse.

Ils se quittèrent, enchantés de s’être revus.

Cependant Laroste ne manifesta pas le désir d’une autre rencontre. Il dit simplement que son congé allait prendre fin et que, dans deux mois, il aurait quitté la France. Cette nouvelle posa un nuage sur le front de Claudine, car, sans espoir de le revoir, elle déplorait qu’il quittât Paris.

Ils se dirent adieu, et la jeune ouvrière se rendit à son travail. Elle prenait de plus en plus d’importance aux yeux de Mme Herminie qui songeait à se l’associer. Elle avait été désolée de la rupture des fiançailles dont Claudine lui avait enfin parlé. Elle ne pouvait blâmer la prudence de la jeune fille qui agissait selon son caractère, mais elle déplorait que cet avenir, qui se présentait si bien, lui manquât. C’est pourquoi elle songeait à s’attacher son ouvrière, afin de lui créer un but intéressant. Ce n’était pas une mauvaise affaire, Claudine ayant du goût, de l’originalité et plaisant aux clientes.

Cet après-midi-là, la jeune fille se sentit heureuse et dégagée de ses préoccupations coutumières.

Sa rencontre avec J. Laroste lui avait fait du bien, parce, qu’avec lui elle se trouvait à l’aise.

Elle savait qu’il avait pénétré son âme et qu’il la jugeait telle qu’elle était.

Quelle différence avec Elot qui relevait ses moindres paroles pour y trouver un indice sur son passé ! Oh ! oui, elle était soulagée d’avoir rompu, et plus le temps passait, plus elle était satisfaite.

Elle n’entendait plus parler de lui et se désintéressait de son existence, bien que les dames Hervé ne cessassent de lui en parler. Claudine sentait bien que ces dames, poussées par Mme Nitol, auraient voulu reconstruire le projet ébauché. Mme Hervé affirmait qu’Henri était affreusement désemparé et qu’il ne