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cinéma !… cinéma !…

naissait Jacques Laroste. Si elle eût été mariée, le soupçon se serait ancré toujours plus profondément dans l’esprit de son mari. Pas mariée, il n’avait pas besoin d’être au courant de cet incident.

Le soir, elle eut à subir la visite indignée des dames Hervé.

— Comment ! s’écria Mme Hervé, vous avez envoyé promener ce cher Henri ? C’est insensé !

— Je ne fais que le lui répéter ! renchérit Mme Nitol.

— Vous avez donc un peu perdu la tête ? lui reprocha la jeune mère. Ce pauvre garçon est venu, tout éploré, nous conter sa tristesse.

Claudine se rebiffa :

— Sachez bien que tout est de sa faute !

— Il ne s’en doute pas ! clama la jeune mère.

— Et cependant, c’est la vérité.

— Éclairez-nous, dit Mme Hervé ; nous allons juger en toute impartialité.

Claudine exposa les soupçons répétés d’Henri, et lasse de se défendre, acculée à une réponse hautaine qui avait déplu au fiancé, il avait lancé la riposte de rupture avec rage.

Mme Hervé dit rêveusement :

— Comme on connaît mal ses amis !

— C’est un fait, répliqua Mme Nitol.

— Jamais je n’aurais cru qu’Henri était capable d’être aussi tatillon et chatouilleux.

— Oh ! murmura Claudine, c’est un vrai moustique ! Il revient sans cesse pour vous piquer, sans repos.

— Cependant il a des circonstances atténuantes, plaida Mme Hervé.

— Lesquelles ? demanda vivement Claudine.

— Son grand amour pour vous.

— Est-ce aimer ? s’écria Claudine, exaspérée, que de martyriser une femme avec des soupçons incessants ? Vous savez que la jalousie est incurable.

— On le prétend !