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cinéma !… cinéma !…

Tous les deux étaient si heureux de savoir leur fille à la veille d’être mariée.

La stupeur douloureuse de Mme Nitol faisait place à des pleurs pressés. Elle bégayait entre ses gémissements :

— Un si beau parti, un jeune homme si charmant, une famille bien posée ; que voulais-tu de plus ?

— Je voulais surtout un mari qui ne me soupçonnât pas sans arrêt. Je n’ai commis nul mal dans ma vie et je ne veux pas être criblée de questions stupides.

— Tu ne l’aimais donc pas ? s’écria Mme Nitol.

— Je commençais à m’attacher à lui, murmura Claudine, qui dans son énervement, laissa fuser des sanglots.

— Eh bien ! ma fille, dit Mme Nitol avec dépit, tu peux toujours attendre un mari ! Après celui-là, tu ne trouveras que des laissés pour compte !

Claudine se défendit :

— Ce n’est pas moi qui ai prononcé les paroles de rupture.

— Qu’as-tu pu dire pour qu’il arrive à une telle extrémité ?

Claudine se tut. À peine se rappelait-elle comment les choses s’étaient déroulées, et maintenant elle restait effondrée devant le résultat qui, pensait-elle, était irréparable.

Mais pouvait-elle faire part à Henri Elot de ses folies ? Comment un homme sérieux prendrait-il les aspirations qu’elle avait eues et qu’elle regrettait tant ! Comprendrait-il ses songes ridicules et son repentir ? Il lui semblait qu’une âme nouvelle lui était née, débarrassée des scories de son imagination.

Mais un jeune homme comme Henri, dont le bon sens ne divaguait jamais, ne pourrait pas tolérer chez sa femme, qu’il voulait simple et entière à ses devoirs, des écarts d’imagination.

Dieu merci, Claudine se sentait vaccinée et revenue