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AUTOUR D’UN CANDIDAT

chez les de Fèvres, ayant la conviction qu’elle perdait un temps précieux pour le mariage de sa fille.

Elle combinait d’aller sur une plage ou dans quelque ville thermale où il y aurait un choix d’épouseurs à son gré.

Elle ne pouvait plus voir les Gémy. Le fils lui semblait le dernier des maladroits, et la mère, une créature sans portée.

Assez rageusement, elle empilait ses objets dans une valise quand Isabelle entra, l’air rayonnant comme toujours.

— Que fais-tu donc, maman ?

— C’est assez visible, je pense !… je fais nos malles…

— Nous partons donc ?… Mme de Fèvres est prévenue ? Nous devons faire cet après-midi une longue promenade en automobile… Attendons pour nous en aller…

— Nous partirons cet après-midi… Je préviendrai Mme de Fèvres tout à l’heure… et nous ne profiterons pas de cette promenade, voilà tout…

— Je le regrette bien… On allait se reposer des préparatifs de cette élection…

— Ne prononce plus ce mot devant moi, interrompit violemment Mme Lydin… tu me ferais fuir au bout du monde…

— Nous devrions partir en même temps que les Lavaut, suggéra Isabelle… Cela me semble peu gentil de les laisser derrière nous…

— Nous n’avons rien à faire avec les Lavaut…

— Eh ! eh !… ils me paraissent assez intéressants… prononça Isabelle en riant.

— Qu’est-ce à dire ?… le père est un vieux