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AUTOUR D’UN CANDIDAT

Sa fille essayait de la calmer. Elle approchait de la trentaine et ne voulait pas se marier. Elle avait une piété profonde et un dévouement jamais en défaut.

À Paris, elle menait des œuvres et son temps était toujours trop court.

Dans cette propriété placée à cinquante kilomètres de la capitale, ses journées lui paraissaient un peu longues. Cependant, elle passait des heures à enseigner le catéchisme aux enfants, à visiter les malades, à les soigner, à orner l’église. Mais le village était petit et les pauvres peu nombreux.

Elle eût désiré, elle aussi, que son père se mêlât des destinées du pays. Mais elle le savait irréductible, n’aimant pas les responsabilités.

Le député actuel, très aimé, était malade et on craignait qu’il ne voulût plus conserver sa place. Le suppléer pour le remplacer au besoin eût été utile. Mais Jeanne savait que son père aspirait à vivre paisiblement et le comprenait dans ce désir de tranquillité.

Elle cherchait un biais pour satisfaire sa mère et sauver son père des récriminations.

Elle exposa son idée :

— Maman, nous n’avons qu’une chose à faire… Puisque papa est si rétif… cherchons un candidat…

Mme de Fèvres se saisit de l’idée :

— C’est une trouvaille d’or ! Dire que je n’y avais pas songé… Mais qui allons-nous dénicher ?

Ces dames passèrent au crible toutes leurs relations. Elles le firent avec prudence et réflexion. Il ne s’agissait pas de s’abuser et de