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AUTOUR D’UN CANDIDAT

Isabelle en joie… Ah ! je me réjouis pour le feu d’artifice…

— C’est une idée ! on le tirera quand même, cela nous distraira et nous fera oublier cette déconvenue…

Jeanne l’interrompit :

— Alors, c’est bien vrai ?

— Mais absolument…

— Comme Monsieur Marcel doit avoir de la peine, soupira Louise.

— Pas du tout… Je l’ai rencontré dans le pays… il serre des mains, il sourit et remercie pour les voix qu’il a obtenues… Il semble soulagé d’un fameux fardeau… Je le comprends, d’ailleurs… Ce que cela m’aurait désolé d’être député…

Cette profession de foi fut débitée avec une moue si profondément dégoûtée que les jeunes filles ne purent se tenir de rire.

Jeanne dit encore :

— Nous avions cependant fait de notre mieux… Je suis sûre que Marcel plaisait…

— Mais certainement… Seulement il y a le député malade qui s’est senti mieux et Marcel a dû lui céder la place…

— C’est donc lui qui est réélu ?… s’écria Jeanne. Ah ! que je suis contente…

— Vous voyez que tout s’arrange… dit plaisamment Alfred.

Ce fut dit d’un ton si comique qu’un nouvel éclat de rire d’Isabelle courut à travers le parc.

— Ah ! vous savez bien rire, Isabelle, et si vous attrapiez les papillons avec autant de maestria, ce serait joliment beau !

— Je sais fort bien, s’écria la jeune fille de