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Autour d’un Candidat



CHAPITRE PREMIER


Mme de Fèvres aimait s’occuper de politique. Son mari ne partageait nullement cette tendance. Il n’aimait que le calme et se plaisait sur sa terre, sans se mêler aux luttes.

En vain sa femme lui représentait-elle que la France allait périr s’il ne s’essayait à la régénérer, en vain agitait-elle devant lui cent choses en « isme » pour le stimuler, le bon M. de Fèvres, qui avait soixante-cinq ans, répondait :

— Que les autres se débrouillent. Je suis vieux ou je me sens tel. Je me suis dévoué en tant qu’archiviste à la Bibliothèque nationale, et maintenant je ne désire plus que la belle paix au milieu des villageois qui entourent mon château.

— Vous n’êtes qu’un égoïste, Monsieur ! répliquait Mme de Fèvres avec un dédain plein d’impétuosité.

— Mais non, je veux me reposer, ma chère amie ; on voit bien que vous n’avez pas passé