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AUTOUR D’UN CANDIDAT

regard aigu sur Louise et s’était dit : Il va falloir jouer serré… je croyais que mon amie de Fèvres visait Isabelle pour son candidat, mais serait-elle machiavélique au point de donner de l’espoir à deux mères ?

Il ne fallait pourtant pas montrer une déconvenue de mauvais ton. La politesse, les sourires fleurirent à jet continu.

Mme Lavaut, de son côté, quoique toujours lasse et recrue de fatigue, avait eu son intérêt éveillé en voyant Marcel Gémy.

Elle non plus ne douta pas que sa chère amie ne nourrît un but secret en réunissant là sa fille et ce jeune homme qui serait un mari parfait.

Elle blâmait pourtant que l’on eût invité Isabelle Lydin, mais elle pensait que Mme de Fèvres, dans sa bonté agissante, avait voulu donner des vacances sans frais à la veuve et à sa fille.

Elle désirait vivement marier Louise, qui, d’un caractère timide, ne se faisait jamais valoir. C’était une enfant douce et pieuse qui passait sans bruit dans la vie.

Elle s’occupait de bonnes œuvres, et à Paris elle donnait beaucoup de ses heures dans un dispensaire. Là, sa jolie nature s’épanouissait, et elle savait trouver des mots heureux pour réconforter et panser les plaies morales et physiques.

Elle était ravie d’être aux côtés de Jeanne et d’Isabelle.

Elle admirait beaucoup la première, qui était son aînée de quelques années. Elle savait tout le bien qu’elle accomplissait sans s’en targuer et elle prenait exemple sur elle.