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AUTOUR D’UN CANDIDAT

lui semblait, mais ces dames ne se quittaient guère.

Les jeunes filles jouaient au tennis ou s’occupaient à quelque travail sous les ombrages du parc ou encore entreprenaient une promenade.

Elles jouissaient de leur rencontre inattendue. Elles se voyaient assez à Paris, étant du même cercle, mais elles ne pensaient pas séjourner de compagnie. Elles s’en montraient enchantées.

Il n’en était pas de même des mères.

Mme Lydin, arrivée avant Mme Lavaut, avait fondé les plus grands espoirs sur ce séjour. Voyant Marcel Gémy installé au château avec le projet d’être futur député, une émotion lui avait fait battre le cœur.

Elle savait que Jeanne ne voulait pas se marier et elle s’imagina que Mme de Fèvres, dans un grand élan de solidarité maternelle, l’avait invitée pour conclure un mariage entre Isabelle et Marcel.

Elle en avait su un gré immense à la châtelaine et elle débordait de paroles affectueuses envers son amie et de tactiques savantes envers la mère du candidat.

Elle vantait sa fille sans arrêt, la plaçait sur un piédestal, parlait de ses qualités ménagères, des arts qu’elle cultivait, de son talent de maîtresse de maison, de façon à étourdir Mme Gémy.

Celle-ci n’était pas sotte et avait flairé tout de suite le piège.

Cependant, deux jours après, les Lavaut étaient survenus et Mme Lydin en avait été complètement déroutée. Elle avait jeté un