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Ce ne fut pas cependant sans une appréhension. Elles le virent installé devant une fresque de Michel-Ange.

Il n’eut pas l’air étonné de les voir.

Elles s’enhardirent et passèrent devant sa toile.

Il esquissa un salut bref. Elles y répondirent d’une manière suprêmement détachée et s’installèrent avec des petits cris d’oiseaux.

Elles étaient satisfaites de l’avoir trouvé, comme elles voulaient qu’il fût, assis sagement devant un tableau.

Il y avait d’autres salles, mais pourquoi en auraient-elles cherché une autre vide et froide, alors que celle-ci recelait un feu rayonnant ?

Elles affectèrent cependant de choisir ce qu’elles copieraient, mais, en réalité. elles s’éloignèrent un moment pour se communiquer leurs impressions. Enfin, elles prirent place chacune devant une toile différente, mais s’arrangèrent de façon a ne pas perdre du regard l’objet de leur curiosité.

La première séance se passa le mieux du monde. L’inconnu souriait, mais ne paraissait apercevoir personne. Louise multiplia les allusions, parla des étrangère nouvellement arrives, rien ne porta, c’est-à-dire que le peintre ne laissa rien transparaître de ses pensées.

La pétulante Louise en fut pour ses frais, la gracieuse Roberte n’obtint nul regard pour ses charmes, et Cécile, qui se savait belle, ne surprit pas un coup d’œil dirigé de son côté.

Le père de Roberte Célert était procureur général et M.  Roudaine comptait parmi les familles bourgeoises les plus anciennes. Il était très riche par surcroit.

Elles énoncèrent leurs titres, se substituant a leurs pères et se targuèrent de leurs relations, non par orgueil, mais