Elle avait évoqué l’idée de famille de son enfance lui était revenue soudain à la mémoire. Elle était entre un père et une mère qui jouaient avec elle. Un peintre ami avait composé un tableau de cette scène familiale et, de temps à autre, elle allait se retremper dans ce souvenir en contemplant cette toile.
Mlle de Saint-Armel reprit :
— Est-ce que ces demoiselles sont comme tu le désires ?
— Elles sont parfaites.
— Sont-elles respectueuses et apprécient-elles la grâce que nous leur faisons ?
— Je ne sais pas, ma tante… je les trouve délicieuses… gaies.
— Qui as-tu vu encore ?
Armelle se demanda si elle devait avouer sa rencontre avec le cinéaste. L’avouer, c’était s’exposer à une explosion d’indignation bien imméritée, mais le cacher serait peut-être plus nuisible encore.
Or, Armelle était franche.
— Ma tante, dans la salle du musée, il y avait un artiste de cinéma qui brossait une toile.
— Un artiste de cinéma !
L’horreur transformait les traits de Mlle de Saint-Armel aînée.
— Mais oui, ma tante.
— Que signifient ces mots : brosser une toile… voudrais-tu dire qu’il époussetait le musée devant vous ? Ce serait un manque de respect absolu et je me plaindrais au conservateur… c’est insensé !
— J’aurais dû mieux m’exprimer : Il copiait un tableau.