Page:Fiel - Armelle devant son vainqueur, paru dans l'Ouest-Éclair du 3 septembre au 10 octobre 1937.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ma tante sera vengée ! s’écria la douce Armelle.

— Et comment ? questionna le marquis. — Je ne me marierai pas… et si je rencontre un jeune homme à qui je plais, Je le ferai souffrir.

— Oh ! la… c’est horrible ! riposta M.  de Saint-Armel en riant.

Il ne croyait pas à cette vengeance, et il s’amusait de l’air courrouce de sa petite-nièce, si jolie même dans sa colère.

— Tu as raconté tes projets à tes nouvelles amies ?

— Nous n’avons pas parlé mariage.

— Je m’imaginais que c’était la grande conversation des jeunes filles.

— Vous vous trompez, petit oncle… nous avons parlé art. Ces demoiselles font de la peinture et vont au musée copier les beaux tableaux qu’elles admirent.

— C’est merveilleux !

Mlle  de Saint-Armel aînée écoutait avec un profond sentiment de plaisir. Elle se réjouissait de penser qu’un homme pourrait s’apercevoir qu'on ne bravait pas impunément une de Saint-Armel.

— Que vas-tu projeter avec tes amies pour demain ? questionna encore le marquis.

— Demain, nous irons au musée, si ma tante me le permet. Vous nous accompagnerez même, si vous le désirez, ma tante. Il parait qu’il y a des tableaux superbes.

— J’irai volontiers ! répondit Mlle  de Saint-Armel. Je suppose, Armand, que l’on n’y a pas exposé de gravures indécentes ?

— Soyez rassurée, Éléonore.

— Après la visite du musée, reprit