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mais depuis que vous êtes là, Je sens que j’ai perdu des jours heureux à ne pas vous connaître plus tôt.

Ces paroles détendirent les invitées. Elles reprirent soudain leur animation et ce fut un déluge de phrases et de rires où les questions et les réponses se confondaient.

— Ah ! que rire fait du bien ! s’exclama Armelle, devenue une jeune fille enjouée.

— Il faudra se voir souvent ! dis Cécile.

— Oui… nous nous promènerons, ajouta Louise.

— Connaissez-vous le musée ? demanda Roberte.

— Le musée ?

— Oui. il contient des toiles superbes.

— Jamais on ne m’y a conduite… Il y a tant de tableaux ici.

— C’est vrai, mais c’est un but, et nous irons.

C’était Cécile qui disait ces mots.

Elle avait une idée : se montrer en compagnie de la descendante de la famille de Saint-Armel à l’illustre cinéaste. Il serait atteint dans son orgueil. Le charme d’Armelle le flatterait pour l’écran et, naturellement, Cécile pourrait trouver une place près.

C’était aussi hardi qu’inattendu.

— Aimez-vous le cinéma ? demanda Louise, qui comprenait en partie la pensée de Cécile. Elle croyait à un sursaut de vanité, alors que son amie entrevoyait une solution plus pratique.

— Je n’y suis jamais allée ! répartit simplement Armelle.

— C’est très mélangé dans une petite ville, mais nous pourrions vous montrer un artiste.