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avantage, l’opinion de M.  de Saint-Armel pouvait être contestable.

La meilleure solution était d’aller voir M.  le chanoine Desormal, homme de grand bon sens.

Elle s’y empressa.

— Monsieur le chanoine, je viens vous demander conseil.

— Je suis à vos ordres, mademoiselle.

— Vous connaissez ma petite-nièce.

— Une bien charmante enfant.

— Elle est bien seule.

— Je l’ai pensé souvent.

— Nous voudrions lui voir quelques amies.

— C’est une excellente idée.

— Pourriez-vous m’aider à lui trouver quelques compagnes bien élevées ?

— C’est une responsabilité ! répliqua le chanoine en souriant.

— J’eusse aimé des jeunes filles de notre milieu, malheureusement, en ce moment, les nids sont vides.

— Eh ! oui… nous avons marié la dernière, voici deux ans. Il y a bien encore Simone de Querville, mais elle n’a qu’une douzaine d’années et ce serait un peu jeune.

— Oui… et aussi enfant que soit ma petite-nièce, elle ne s’accommoderait pas de cette petite.

— Je connais trois jeunes filles d’une vingtaine d’années, qui ne se quittent guère et qui sont fort correctes pour ces temps modernes. Elles ne causent aucun scandale, ne fument pas…

— Oh ! monsieur le chanoine !

— Eh ! oui, chère mademoiselle, ces jeunes filles ne fument pas, ce qui est rare par ce temps d’émancipation, car les dames fument.

— Je ne savais pas cela !

— L’indépendance fait des progrès et vous restez en arrière, mademoiselle. Ces trois amies ont des mères sérieuses