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dessus de tout ce qui pouvait atteindre sa fierté !

M.  de Saint-Armel redevint vite souriant, très souriant même.

La chère demoiselle poursuivit :

— Ainsi, Armelle, tu as choisi Monsieur, toi qui pouvais prétendre aux plus beaux partis de France.

Les yeux fascinateurs de sa tante troublèrent la jeune fille qui répondit sèchement :

— Je me contente de celui-là. La phrase tomba si sèche, si dénuée de sentiment, voire de politesse. Que Gontran Solvit fut un moment interloqué.

Il se rassura en voyant les yeux de sa fiancée tournés vers lui comme s’ils imploraient.

— Nous nous en contenterons donc aussi, répondit Mlle  de Saint-Armel, avec un gloussement qui n’eut de signification que pour son frère et sa nièce.

Le marquis, plein de sérénité, ajouta :

— Et nous en serons fort honorés.

— Mon frère, n’exagérez rien. Armelle a choisi… vous savez que j’eusse désiré une autre alliance, mais puisque notre nièce veut ces fiançailles, laissons-lui cette satisfaction. Je vous prierai seulement, monsieur, de ne pas ébruiter ce projet. On ne saurait être trop prudent. Il faut que nous ayons quelques précisions sur votre vie.

— Je suis à votre disposition, répartit gaîment le jeune homme.

— Nous verrons cela.

Quand il fut parti, Mlle  de Saint-Armel dit :

— Il est complètement inutile de nous renseigner sur ce pauvre petit naïf, puisque nous ne pensons pas à