au pluriel mon frère, ainsi que les rois en ont l’usage.
— Vous n’êtes pas roi, que je sache !
— Non, mais aux yeux de ce roturier, notre Armelle est reine.
— Ah ! très bien. Quand les choses me sont détaillées clairement, Je finis par me les assimiler… et Armelle se prête à ce jeu ?
— Elle sait ce qu’elle doit à la famille.
— Et ce qu’elle doit, c’est se moquer d’un malheureux jeune homme ?
— Oui, monsieur mon frère, comme un homme mal élevé s’est moqué de votre malheureuse sœur.
Le marquis se tut.
Mlle de Saint-Armel reprit :
— Je n’ai pas besoin de vous dire, afin de ne pas nuire à la réputation de votre nièce, que ces pseudo-fiançailles seront cachées. Nous demanderons le secret à ce monsieur, et nous espérons qu’il saura le garder.
— Savez-vous, ma sœur, que je trouve cette comédie assez déloyale ?
— Souvenez-vous de mes jeunes années ! Était-ce loyal de briser mon bonheur ?
— Eh ! ma sœur, n’avez-vous pas été un peu rapide dans cette affaire ? Vous êtes-vous montrée une fiancée douce ? Vous avez, si je me souviens bien, imposé votre volonté sans songer à vous inquiéter des goûts de votre futur conjoint.
— Mon frère, je valais bien une cigarette !
— Ma sœur, vous me voyez confus de cette réponse. Connaît-on l’âme d’un fiancé ? Le vôtre a-t-il préféré le rêve à la réalité ?
— Laissons ces vieilles lunes ! Il s’agit de notre nièce. Cette chère en-