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M.  Roudaine dit à sa fille :

— C’est un beau jour pour moi. Comment ne m’avais-tu pas parlé de cet artiste ?

— Je comptais t’en entretenir aujourd’hui même ; je n’ai des renseignements sur lui que depuis peu. Je le trouve fort bien.

— Ah ! Ah ! c’est sérieux ?

— Parfaitement. J’aimerais beaucoup habiter Paris.

— À bon entendeur, salut ! Il faudra que je ranime vigoureusement la flamme de ce soupirant.

— Tu n’as pas l’air de lui déplaire.

— Tu le crois ?

— J’en suis sûr.

Cécile buvait les paroles de ton père. Elle n’était pas convaincue de ce qu’il disait, mais elle avait besoin de se le persuader.

— Alors, ma petite fille veut devenir parisienne ?

— On s’encroûte un peu ici, papa.

— Tu as raison. J’aime la capitale… J’y ai fait mon droit.

— Je ne le savais pas.

— C’est-à-dire que j’aurais dû le faire, mais j’avais de si bons amis. Eh ! je me laisse aller à te raconter des choses qui ne te regardent pas !

— Elles m’intéressent. Tu retrouveras tes amis quand tu viendras me voir.

— C’est entendu.

M.  Roudaine et sa fille rêvaient, tandis que Gontran retournait à son hôtel.

Il pensait peu à Cécile, mais a ce qu’elle avait dit. La décision d’Armelle serait-elle irréductible ? Cependant, le chiromancien lui avait fait miroiter l’espoir et l’artiste en vivait.

Mais, malgré sa volonté de fléchir la jeune fille, il restait bouleversé