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Ce jour-là, mai était décidément si ensorceleur, son atmosphère si tentante, que le jeune homme franchit les portes de la ville. Il se trouva bientôt dans la campagne verdoyante, non pas dans des champs où levaient les moissons futures, mais dans des jardins fleuris. Ce côté de la ville n’était qu’un vaste parterre. Les habitants y avaient créé des villégiatures où ils venaient respirer l’air plus pur et donner à leurs muscles le jeu du jardinage.

Ce n’était que pommiers en fleurs, une féerie rose que la pluie, par miracle, n’avait pas abattue.

Sous ces arbres, derrière ces haies, des jeunes mères surveillaient leurs enfants, des jeunes filles riaient. C’était une oasis inattendue. Le promeneur eut soudain le désir irrésistible d’être l’hôte d’un de ces jardins. Désir vain… Impossible de forcer une de ces portes et de s’installer sous un de ces ombrages dont la douceur le tentait.

Il arrivait à l’un de ces parcs dont