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C’est pourquoi le mystérieux jeune homme ne se promettait pas de s’amuser aux dépens des trois nouvelles venues qui se plaçaient inopinément sur son chemin.

Il les aurait aidées comme un frère, secourues comme un père, le cas échéant.

Il aimait la grâce, la gaîté et la sérénité. et il eût voulu que chacun fût optimiste.

Il fit lentement le tour des artères principales, puis s’engagea dans des rues de traverse, afin de découvrir un site imprévu, ou un quartier dont la vétuste ne nuirait pas au pittoresque.

Il cheminait comme un artiste, s’attachant davantage aux choses qu’aux personnes qu’il rencontrait.

Passant devant l’hôtel où il séjournait, il y déposa les objets qu’il n’avait pas voulu laisser au musée.

La patronne, assise dans son bureau, le salua d’un sourire. Il y répondit en disant :

— Je vais continuer ma promenade… je dénicherai sûrement encore un joli coin.

— Il n’en manque pas… bonne chance monsieur !

Le jeune homme reprit son pas de flânerie s’arrêtant devant un hôtel antique dont il admirait le portail orné de feuilles d’acanthes, ou les fenêtres à meneaux.

Certes, la ville fourmillait de vieux souvenirs. De temps a autre, par une porte entr’ouverte, on apercevait une cour garnie de galeries a colonnades. On devinait tout de suite que c’était là le préau d’un ancien couvent. Ces maisons, devenues propriétés privées, n’étaient guère accessibles, et l’inconnu ne songeait pas à y pénétrer, malgré le désir qu’il en avait.